Après les rafles dans les gares, Retailleau et Darmanin lancent la chasse aux étrangers en prison

Publié le 9 juillet 2025 par: Être Heureux
Alors que le climat politique en France se durcit à l’approche des échéances électorales, une opération policière d’envergure visant les sans-papiers dans les transports publics suscite une vive controverse. En ligne de mire : la politique du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, accusée d’attiser un vent de xénophobie d’État.
Pendant deux jours, mercredi 18 et jeudi 19 juin, près de 4000 agents ont été déployés à travers le pays pour cibler spécifiquement les personnes sans titre de séjour, notamment dans les gares, les bus longue distance, les TER, et aux postes frontières. L’objectif assumé : traquer et interpeller massivement les étrangers en situation irrégulière.
« 47 000 interpellations depuis le début de l’année », a clamé Bruno Retailleau sur les antennes de CNews et Europe 1, chiffres à l’appui pour légitimer une politique de « contrôle des flux » jugée par beaucoup comme brutale, voire stigmatisante. Cette « opération nationale » est présentée par ses détracteurs comme une mise en scène politique, plus soucieuse de performance médiatique que de respect des droits humains.
Une logique de surenchère idéologique
La tonalité des instructions ministérielles adressées aux préfets alarme les associations de défense des droits des étrangers. Le vocabulaire employé – « clandestins », « flux », « interpellations massives » – évoque une approche de plus en plus déshumanisante. Ces actions s’inscrivent dans la continuité d’une politique menée depuis plusieurs mois, où les mesures d’exception deviennent la norme, notamment dans les conditions de régularisation et d’accès aux droits.
En février déjà, une circulaire signée Retailleau avait restreint les possibilités de régularisation exceptionnelle, notamment pour les travailleurs sans papiers. Ces mesures rendent encore plus précaire la situation de milliers de personnes, souvent invisibles mais indispensables à l’économie, notamment dans le bâtiment, la restauration ou le nettoyage.
Une instrumentalisation politique de l’immigration
Alors que le climat médiatique est saturé de discours sur « l’entrisme islamiste » ou « l’insécurité migratoire », les gouvernants semblent chercher à capter l’électorat d’extrême droite. Retailleau, Le Pen, Darmanin, Bardella : tous rivalisent de déclarations chocs et de propositions sécuritaires.
Ces discours et opérations visent à imposer un récit politique où l’immigré devient la figure du danger, du désordre, voire de l’ennemi intérieur. Dans ce contexte, les personnes sans papiers, déjà parmi les plus vulnérables, deviennent les cibles d’une pression policière et administrative constante, entre contrôles répétés, expulsions accélérées et exclusion des dispositifs sociaux.
Une réponse urgente attendue des collectifs et syndicats
Face à ce tournant sécuritaire, plusieurs associations et collectifs appellent à une mobilisation d’ampleur, dénonçant une politique « inhumaine et dangereuse ». La Cimade, la LDH, mais aussi des syndicats comme Solidaires et la CGT, multiplient les appels à des actions de rue et à des grèves de solidarité.
Le combat pour les droits des étrangers n’est plus un combat périphérique : il est au cœur des enjeux démocratiques contemporains. Car derrière les chiffres et les discours, ce sont des vies, des familles, des histoires souvent marquées par l’exil et le courage, qui sont en jeu.