Enquête sur l’organisation d’événements à Nice : le couple Estrosi ainsi que Delphine Ernotte placés en garde à vue

Publié le 30 juin 2025 par: Être Heureux
Lundi 30 juin, une onde de choc a secoué le paysage politico-médiatique français : plusieurs personnalités, dont Delphine Ernotte et Christian Estrosi, ont été placées en garde à vue à Marseille. En cause, des soupçons liés à l’organisation d’événements subventionnés à Nice, sur fond de potentiels conflits d’intérêts et de dénonciations croisées.
La présidente de France Télévisions, le maire de Nice Christian Estrosi, et son épouse Laura Tenoudji-Estrosi, ont été entendus lundi dans le cadre d’une enquête judiciaire sensible. Les gardes à vue, menées à Marseille par les gendarmes de la section de recherches de Fréjus, s’inscrivent dans une série d’investigations ouvertes autour de deux événements organisés à Nice en 2023 : l’Eurovision Junior, diffusé par France Télévisions, et le Nice Climate Summit, porté par le média La Tribune. Ces convocations ont pris de court une partie de la classe politique, tant les profils concernés sont exposés.
Delphine Ernotte et Christian Estrosi relâchés sans poursuite
À l’issue de l’audition, ni la présidente de France Télévisions ni le maire de Nice ne font l’objet de poursuites judiciaires à ce stade. Delphine Ernotte a quitté les locaux des enquêteurs en début de soirée, sans qu’aucune charge ne soit retenue. Même scénario pour Christian Estrosi, dont l’avocat, Me Mathias Chichportich, a dénoncé une « instrumentalisation politique de la justice ». Ce dernier précise qu’une plainte pour dénonciation calomnieuse a été déposée à l’encontre des opposants municipaux à l’origine du signalement.
Une enquête judiciaire déclenchée par un signalement politique
À l’origine de l’affaire, un signalement formulé par Jean-Christophe Picard, élu écologiste d’opposition à Nice, pointant un possible conflit d’intérêts dans l’organisation du Nice Climate Summit. Selon lui, Christian Estrosi aurait dû se déporter lors d’un vote de subvention municipale liée à l’événement, ce qu’il n’a pas fait. L’élu affirme que les images du conseil municipal contredisent les explications du maire. Il évoque aussi le rôle central de Laura Tenoudji-Estrosi, initialement annoncée comme animatrice de deux débats, avant de se retirer sous pression médiatique.
Le rôle de Laura Tenoudji-Estrosi dans la ligne de mire
L’épouse du maire de Nice, personnalité médiatique connue, est soupçonnée d’avoir pu bénéficier de sa proximité avec la municipalité pour intervenir dans des événements publics financés par la ville. Si elle a toujours affirmé avoir agi bénévolement, ses détracteurs doutent de la légitimité de son implication, notamment dans l’organisation de l’Eurovision Junior. Jean-Christophe Picard ironise : « Elle a été choisie pour ses compétences, mais elle n’est même pas bilingue », laissant entendre que sa sélection pourrait être d’ordre personnel plutôt que professionnel.
L’ombre du détournement de fonds publics
Au cœur de l’enquête : la question de l’usage des deniers publics dans l’organisation de ces événements, et la potentielle collusion entre sphère privée et décisions publiques. Le parquet s’interroge sur d’éventuelles infractions telles que la prise illégale d’intérêts ou le détournement de fonds. Si aucune mise en examen n’est intervenue à ce jour, les auditions visent à déterminer si les relations personnelles ont pu influencer des décisions financières ou logistiques dans le cadre d’événements subventionnés.
La ville de Nice invoque le secret de l’enquête
Sollicitée par la presse, la municipalité de Nice reste silencieuse et met en avant le respect du cadre légal. Elle refuse de commenter les procédures en cours, insistant sur la nécessité de préserver la sérénité de l’enquête. Une position qui tranche avec l’ampleur politique de l’affaire, alors que les critiques sur une potentielle instrumentalisation de la justice et sur les pratiques municipales se multiplient.