Une patiente en chimiothérapie se rendant à l’hôpital verbalisée par la SNCF pour un billet acheté après le départ du train
Publié le 24 juin 2025 par: Être Heureux
Un simple voyage pour une chimiothérapie s’est transformé en cauchemar ferroviaire. Le récit de Ludivine, passagère sanctionnée alors qu’elle tentait simplement d’arriver à l’hôpital à l’heure, a soulevé une vague d’indignation. Face à l’indifférence d’un contrôleur, c’est tout un système que la jeune femme questionne aujourd’hui.
Le vendredi 20 juin, Ludivine n’aspirait qu’à se rendre à l’hôpital pour son traitement contre le cancer, comme elle le fait régulièrement. Mais ce jour-là, en gare de Compiègne, son TER accuse du retard. Ne voulant pas risquer une arrivée tardive à l’institut Curie de Paris, elle monte dans un autre train présent sur le quai, également retardé, et procède immédiatement à l’achat de son billet depuis son téléphone.
Une sanction jugée injuste et déshumanisante
Quelques minutes avant d’atteindre la gare du Nord, un contrôleur vérifie son billet et lui inflige une amende de 50 euros, estimant que l’achat s’est fait après le départ du train, ce que le règlement interdit. Ludivine, pourtant détentrice d’une carte TER Hauts-de-France, tente d’expliquer sa situation, mais se heurte à un mur : épuisée par les traitements, elle ne pouvait pas se déplacer à travers les wagons à la recherche du personnel.
Des propos glaçants de la part du contrôleur
Ce n’est pas seulement l’amende qui l’a bouleversée, mais le ton et l’indifférence du contrôleur. « Il m’a dit que ça ne le regardait pas », rapporte Ludivine. Face à cette réaction qu’elle juge froide et méprisante, elle fond en larmes. « Je suis en chimio, je suis fatiguée, je suis à bout », confie-t-elle, le cœur serré. Selon elle, le contrôleur semblait même moqueur : « Il en avait rien à faire, j’avais l’impression qu’il se foutait de ma gueule. »
Une situation financière déjà précaire
Cette amende, bien que modeste pour certains, représente un véritable fardeau pour Ludivine. Travaillant en indépendante, elle touche à peine 12 euros par jour d’indemnités maladie. Ce geste administratif, perçu comme intransigeant et froid, a été vécu comme une humiliation de plus pour une femme déjà éprouvée physiquement et moralement.
Une vague d’indignation sur les réseaux sociaux
Après avoir publié son témoignage sur Facebook, Ludivine a rapidement reçu un immense soutien en ligne. Des milliers d’internautes ont exprimé leur solidarité et dénoncé un manque d’humanité dans l’application des règlements. Les médias s’en sont emparés, amplifiant l’écho de cette injustice ressentie.
La réponse contrastée de la SNCF
Dans un premier temps, la SNCF s’est contentée de compatir, tout en affirmant que le contrôleur avait agi conformément aux règles : « Tout voyageur doit être porteur d’un billet valable », a rappelé l’entreprise. Une réponse jugée froide par beaucoup, et insuffisante pour calmer l’émotion suscitée.
Vers une régularisation tardive
Face à l’ampleur de l’émoi public, la SNCF a fini par réagir officiellement. Sur X (anciennement Twitter), le compte SNCF Voyageurs a déclaré être « sensible » au témoignage de Ludivine et travailler à une « régularisation » de sa situation. La jeune femme a ensuite été contactée par le directeur de la communication de la compagnie ferroviaire.
Une demande de reconnaissance publique
Si un remboursement de l’amende lui a été promis, Ludivine ne souhaite pas que l’affaire s’arrête là. Ce qu’elle attend désormais, c’est une parole forte de la part de la SNCF. « Je veux qu’ils affirment publiquement qu’ils ne cautionnent pas ce comportement, et qu’ils s’engagent à être plus justes, plus humains », a-t-elle déclaré. Car au-delà de son cas personnel, elle espère que cette mésaventure servira à faire évoluer les pratiques.
