Val-d’Oise : Grues effondrées, toits arrachés, victimes… Ce que l’on sait de la tornade qui a touché onze communes
Publié le 21 octobre 2025 par: Être Heureux
Le ciel s’est soudainement assombri, et en quelques minutes à peine, la tempête s’est transformée en tornade dévastatrice. Le Val-d’Oise a vécu, lundi 20 octobre, l’un des épisodes météorologiques les plus violents de ces dernières années.
Il était 17h50 lorsque le vent s’est levé brutalement sur Ermont, à 21 kilomètres de Paris. En l’espace de quelques secondes, des rafales dignes d’une tornade ont balayé le nord du Val-d’Oise, arrachant toitures et renversant plusieurs grues. “C’était comme un rugissement”, confie un habitant à France Info. Trois engins de chantier se sont effondrés l’un après l’autre, selon les vidéos diffusées sur X (ex-Twitter). L’un s’est écrasé sur un immeuble d’habitation, un autre sur un établissement médico-social — miraculeusement vide au moment de l’impact.
“J’ai vu la vie de ma famille défiler”, raconte un père de famille dont l’immeuble a été frappé par l’une des grues. Des scènes d’une rare violence se sont succédé : arbres déracinés, façades éventrées, véhicules écrasés. “C’est un chemin de dévastation”, résume sobrement la maire d’Ermont, Marie-José Beaulande.
Un lourd bilan humain
Le préfet du Val-d’Oise, Philippe Court, a confirmé un bilan provisoire d’un mort et neuf blessés, dont quatre en urgence absolue. La victime, âgée de 23 ans, était employée d’une entreprise de construction intervenant sur le chantier où la grue s’est effondrée. Une enquête pour homicide involontaire et blessures involontaires dans le cadre du travail a été ouverte par le parquet de Pontoise.
“Nous attendons les résultats de l’autopsie, mais les premières constatations confirment un décès lié à l’accident de chantier”, a précisé le procureur Guirec Le Bras. Dans la soirée, l’inspection du travail s’est rendue sur place pour évaluer les circonstances du drame, tandis que le ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez, saluait sur X la réactivité des secours face à “un épisode soudain d’une rare intensité”.
Les secours mobilisés en urgence
Face à la violence de la tornade, 150 sapeurs-pompiers, policiers, médecins et équipes du SAMU ont été déployés sur onze communes touchées : Ermont, Eaubonne, Andilly, Franconville, Montmorency, entre autres. Dans la nuit, 324 interventions ont été recensées pour sécuriser les zones à risque, évacuer les habitants et dégager les voies bloquées.
“Les pompiers ont travaillé toute la nuit. Les rues sont méconnaissables”, confie un riverain d’Eaubonne. Des gymnases ont été ouverts pour accueillir les sinistrés privés de logement. “Nous avons déjà une cinquantaine de personnes hébergées, mais d’autres pourraient arriver dans la journée”, a annoncé la municipalité d’Ermont.
Des dégâts matériels considérables
Les destructions sont impressionnantes. Près de 1 700 foyers ont été privés d’électricité dans la nuit de lundi à mardi. Enedis a mobilisé ses équipes pour rétablir le réseau “dans les meilleurs délais”. De nombreux bâtiments présentent des dommages structurels : toitures arrachées, murs fissurés, vitres explosées. Les services techniques estiment que certaines zones resteront inhabitables pendant plusieurs jours.
Le trafic ferroviaire est également gravement perturbé. La SNCF a confirmé l’interruption de la circulation sur la ligne H entre Pontoise et Ermont-Eaubonne, après la chute d’un arbre ayant endommagé la caténaire. Les usagers doivent s’attendre à de fortes perturbations “jusqu’à nouvel ordre”.
Une population sous le choc
Au lendemain de la catastrophe, l’émotion reste vive dans les communes sinistrées. “On se croyait à l’abri, ici, on n’imaginait pas qu’une tornade puisse frapper l’Île-de-France”, confie une habitante d’Andilly, les larmes aux yeux. Les autorités ont mis en place une cellule psychologique pour venir en aide aux familles traumatisées.
Les équipes municipales, les associations de secours et la Croix-Rouge travaillent ensemble pour soutenir les habitants et reloger les plus touchés. “C’est un désastre, mais la solidarité s’organise déjà”, souligne la maire d’Ermont.
Ce type d’événement reste exceptionnel en région parisienne, mais les météorologues constatent une hausse des phénomènes tourbillonnaires liés au changement climatique. Selon Météo-France, la tornade d’Ermont a probablement atteint une intensité EF2 sur l’échelle de Fujita, soit des vents estimés à plus de 200 km/h.
“Ces épisodes extrêmes sont de plus en plus imprévisibles”, prévient un climatologue interrogé par RMC. “Ils traduisent une instabilité atmosphérique accrue et des orages plus violents.” En d’autres termes, même les zones urbaines ne sont plus à l’abri.
