Livret A : l’État peut-il piocher dans votre épargne pour financer la défense ? Ce que dit la loi

Publié le 7 avril 2025 par: Être Heureux
L’intervention récente du ministre de l’Économie, Éric Lombard, concernant l’utilisation potentielle de l’épargne privée pour financer la défense nationale a suscité un vif débat.
Lors d’une séance de questions au gouvernement le 12 mars, le ministre avait évoqué la possibilité d’orienter volontairement une partie de l’épargne des Français vers la défense via des produits d’investissement dédiés, précisant que le Livret A pourrait contribuer spécifiquement aux infrastructures.
Clarification du Ministre de l’Économie
Face aux inquiétudes soulevées, Éric Lombard a tenu à rassurer les épargnants lors de son passage dans l’émission Télématin le 14 mars. Il a affirmé que l’investissement dans l’économie de guerre resterait une option volontaire, sans obligation pour les détenteurs de Livret A, qui conservent la liberté de retirer leurs fonds à tout moment.
Réactions et Réticences
Cette proposition a rencontré une opposition notable tant de la part des établissements financiers, qui soulignent les risques liés à la liquidité et à la réputation, que de la population. Un sondage YouGov indique que 59 % des Français interrogés sont hostiles à l’idée d’utiliser leur épargne pour financer la défense, reflétant une méfiance envers une possible ingérence de l’État dans la gestion personnelle de leur épargne.
Cadre Légal Actuel
La législation française protège les fonds du Livret A contre tout prélèvement obligatoire sans cadre législatif spécifique. Ainsi, toute réorientation des fonds vers la défense nécessiterait une modification législative approuvée par le Parlement. Il est important de rappeler que toute imposition ou prélèvement doit obtenir l’aval parlementaire et respecter les principes de non-excessivité et de non-confiscation.
Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’épargne, a clarifié la distinction entre mobiliser l’épargne pour des investissements volontaires et l’idée de ponctionner les comptes, insistant sur le fait que l’État ne peut pas intervenir sans consentement explicite des épargnants. Cette clarification met en lumière les limites et les conditions sous lesquelles le gouvernement pourrait proposer aux citoyens de contribuer à l’effort de défense.